news 2024 - Imbroglio Rwandais Congolais

 

M23 :

  • A l’origine composé majoritairement de Congolais résidants en RDC, mais appartenant à l’ethnie Tutsie et qui avait pourchassé des milices Hutu qui fuyaient le Rwanda après la reprise en main du pays par Kagame. Actuellement c’est le groupe de militaires le plus important, le mieux organisé et responsable de dizaines de milliers de morts dans la région. Le plus étonnant est qu’ils ne font aucune déclaration claire concernant leurs objectifs ! Ils luttent contre l’armée congolaise et celle de l’ONU, massacrent des civils congolais avec comme seul résultat visible, le désordre et la fuite des minerais vers le Rwanda.
  • Ils avaient pris le nom de M23 en référence à un l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre la RDC et une milice pro-Tutsi. Eux qui sont Congolais à 100% trouvaient qu’ils ne n’étaient pas suffisamment reconnus et respectés dans la région du Kivu en RDC parce qu’ils sont d’origine Tutsie. Ils exigeaient une meilleure représentation politique dans la gouvernance du Nord-Kivu.
  • Ils prennent un peu plus d’importance lorsque Kabila père (Laurent Désiré) d’ethnie Lunda mais formé, soutenu et armé par le Rwanda envahit la RDC et chasse Mobutu du pouvoir en 1997. C’est son fils Kabila Joseph qui succédera à son père de 2001 à 2018.
  • Entre-temps, le M23 bien armé, avait continué dans sa volonté de domination du Kivu, et s’était établi dans une grande partie du Nord-Kivu. Pourtant l’armée de la RDC avait fortement réagi et les avait battus il y a une dizaine d’années.
  • Mais depuis longtemps, Kagame s’était rendu compte que grâce à l’insécurité chez son voisin proche, la RDC, les énormes richesses de ce pays pouvaient très facilement revenir chez lui grâce à des bandes armées complices qui pouvaient aisément se jouer des frontières.

Forces en présence :

  • le M23 composé presque exclusivement de Congolais d’origine tutsie qui ne cachent pas leur liens passés et présents avec Kagame. Il continue à dévaster le pays en menant une guerre de guérilla, ne font aucune déclaration d’intention sur leur but, mais il favorise le transport de minerais précieux vers le Rwanda.
  • L’armée congolaise : dans ce contexte de guérilla, l’armée congolaise peine à éliminer le M23 et à protéger la population locale. Dernièrement l’armée a été repoussée dans la région du Nord Kivu.
  • MUNESCO (bras armé de l’ONU) : plus de 15.000 militaires - la plus importante déployée actuellement dans le monde. Après plus de 20 ans d'opérations, cette mission de l'ONU est largement critiquée pour avoir échoué dans sa mission de lutte contre les groupes rebelles et de protection des civils.
    • En février 2024, de violentes manifestations contre le personnel et les biens de l’ONU ainsi que contre la communauté diplomatique ont éclaté à Kinshasa, alimentées par le sentiment d’inaction et d’inefficacité de la communauté internationale face à la situation dans l’est de la RDC
    • En décembre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de proroger, pour un an, jusqu’au 20 décembre 2024, le mandat de la MONUSCO, tout en décidant d’initier son « retrait progressif, responsable et durable » du pays.
  • Burundi, pays voisin aide également la MUNESCO et l’armée régulière congolaise, dans sa lutte contre la rébellion. En réaction, Kagame soutient le RED-Tabara qui est un groupe rebelle burundais contre le gouvernement au Burundi. Les frontières entre les deux pays sont d’ailleurs fermées.

Implication rwandaise

  • Depuis de nombreuses années, l’essor économique du Rwanda provient des richesses minières congolaise : diamant et or, étain, tungstène et surtout le coltan. Kigali, la capitale est un petit New-York alors qu’il n’y a aucune mine dans le pays !
  • Le M23 possède un solide armement qui ne peut venir que du Rwanda. De plus, l’office de renseignements français a filmé en territoire congolais (Goma), un véhicule blindé rwandais équipé d’un radar et d’un système de missile sol-air.
  • Grâce à ces engins, le M23 réussit régulièrement à abattre les drones de surveillance de la MUNESCO. Or ces engins sophistiqués ne peuvent être maniés que par des spécialistes bien formés.
  • Ces missiles sol-air constituent également un réel danger pour l’aviation civile de l’ONU et de la RDC
  • Il n’est pas impossible qu’étant donné son passé militaire pour arrêter le génocide au Rwanda, Kagame jouisse d’une certaine immunité internationale. Il en a été longtemps de même pour Netanyahou à qui l’international a longtemps pardonné ses exactions contre les Palestiniens.

Pourparlers de paix 

  • Le président kenyan a déclaré qu’une trentaine de groupes rebelles de la RD Congo participant aux pourparlers de paix à Nairobi ont accepté l'appel à déposer les armes, mais qu’ils demandent un peu de temps pour les négociations. Cependant, le M23 boycotte le processus.

Danger d’extension des troubles

  • Plus d’une fois des conflits ont éclatés entre le Burundi et le Rwanda et on parle de troubles possibles également avec la Zambie et l’Uganda !
  • Menace djihadiste ? Des milices ethniques et un groupe djihadiste affilié à l'État islamique ont également été liés à des abus généralisés dans la région.

Accords miniers entre l’U.E. et le Rwanda :

pourquoi ? Peur que le cobalt et le coltant ne tombent dans les mains de la Russie ou de la Chine ? Nécessité absolue pour l’UE de s’approvisionner ?

Population en souffrance

  • Les conditions de vie dans les sites surpeuplés à Goma et aux alentours sont désespérées. Plus de 400.000 personnes déplacées ont trouvé refuge dans la ville, dont 65.000 début février 2024, provoquant une augmentation spectaculaire des cas de choléra en raison du manque d'eau potable, d'hygiène et d'assainissement adéquats.
  • Dans la région de l’Ituri, on observe une escalade significative de la violence dans le territoire de Djugu, où la MONUSCO continue d’assurer la protection physique directe de plus de 100.000 personnes déplacées. Que pouvons-nous faire ? A vous l’antenne. 
Jean Peeters.




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